Interviews de
Guns N' Roses
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L'histoire de Buckethead commence avec un gosse nommé Brian Carroll qui grandit dans une banlieue de la Californie du Sud, pas très loin de Disneyland. C'est un gosse timide qui passe beaucoup de temps dans sa chambre, remplie de bandes dessinées, de jeux vidéos, de films d'arts martiaux et de tous les détritus classiques de la culture ado. Il passe également beaucoup de temps à Disneyland.


A l'adolescence, Brian commence à jouer de la guitare, en suivant le chemin tracé par des maitres du metal tels que Angus Young d'AC/DC, Randy Rhoads, du groupe d'Ozzy Osbourne et le virtuose suédois de l'overdrive Yngwie Malmsteen. Comme chez les deux derniers, Carroll implémente une grande conscience relative à la musique classique dans son style en pleine éclosion. Il lit beaucoup de livres théoriques sur la musique. Il commence alors à devenir vraiment, vraiment bon.


Contrairement à ses idoles, cependant, Carroll est tout sauf flamboyant. Il ne sera jamais à l'aise pour ce qui est des mouvements de crinières à la manière de ces dieux de la guitare. En fait, dans un monde idéal, il aurait préféré amener quelqu'un avec lui sur scène pour se cacher derrière cette personne. Un genre d'alter ego.


Personne n'a vraiment aimé le film d'épouvante de 1988: "Halloween 4: Le Retour de Michael Myers." Après 10 longues années, cette franchise avait largement fait son temps. (Même si elle est toujours avec nous aujourd'hui!) Mais Brian Carroll fut inspiré par le film. A la sortie du cinéma, il est parti s'acheter un masque blanc comme celui de Michael Myers. Plus tard, ce même jour, alors qu'il mangeait d'un seau (NDT: le KFC est un genre de fast food américain où le poulet est servi dans des seaux en cartons, des "buckets") du poulet frit à emporter, une autre inspiration vint le frapper. Il en parla dans une interview de 1996 accordée au magazine Guitar Player: "J'étais en train de manger, et j'ai mis le masque sur mon visage puis le seau sur ma tête. Je suis allé me regarder dans le miroir. Et j'ai juste dit: 'Buckethead. Voici Buckethead.' C'était juste un de ces trucs. Par la suite, je voulais tout le temps être ce truc."


Contrairement aux éditeurs de Guitar Player (pour lequel Bucket a une fois écrit un article qui s'appelait: "Psychobuddy" - NDT: "le Type fou"), vous n'avez pas besoin de connaitre sur le bout des doigts les intervalles en ré mineur ou les arpèges "quadratonaux" pour être frappé de tous les côtés par les éruptions de guitare de Buckethead dignes de la Guerre des Mondes. Ses accords à faire exploser les étoiles et ses solos à huit doigts à vous fatiguer les yeux ne sont pas des choses que vous êtes prêts d'entendre de sitôt sur cette planète.


Bien entendu, il existe aujourd'hui de nombreux magiciens de la six-cordes en devenir (bien que probablement aucun d'entre eux ne tienne vraiment la comparaison avec ce type). Mais ce qui singularise vraiment Carroll par rapport au reste c'est le personnage "Buckethead" qu'il a minitieusement créé. Ce personnage, avec son masque vaguement sinistre sobrement recouvert d'un seau du KFC et détaillé de façon absurde dans le fétichisme poulet, est du surréalisme américain pur. Buckethead est une star d'un étrange nouveau genre: ce n'est pas la projection d'une personnalité, comme c'est souvent le cas, mais un miroir, un écran, qui réussit à être très sympathique. En tant que présence musicale, il semble presque être (un des mots préférés de Carroll) désarticulé.


Bien que la plupart des gens ont sans doute connu Buckethead avec sa place actuelle dans le nouveau Guns N'Roses, notre homme a sorti des albums solo ces 10 dernières années. Certains, comme celui de 1999: "Monsters and Robots", sont de pure "moments de post-metal de fou", comme un journaliste les a une fois décrits. D'autres, comme le récemment sorti "Electric Tears", sont sereinement "ambiance". Buckethead enregistre également sous le nom de Death Cube K (un anagramme); "Dreamatorium" de 1994 est un bon album.


En plus de ses sorties solos, Buckethead a également enregistré et joué sur scène avec un éventail assez fou d'autre musiciens, de Bootsy Collins et Bernie Worrel des P-Funk All-Stars en passant par Iggy Pop, Primus, le bassiste avant-fusion Bill Laswell et le dernier batteur en date du Miles Davis Quintet: Tony Williams. Il a joué sur trois albums de la star du "Seigneur des Anneaux", Viggo Mortensen, un du peintre Julian Schnabel, et quelques bandes originales de films également ("The Last Action Hero," "Mortal Kombat," "Beverly Hills Ninja"). Il se languit de faire un album entièrement Disney. ("When You Wish Upon a Star" est un de ses morceaux favoris.)


Nous avons rencontré Buckethead backstage lors de deux récents shows de Guns N' Roses, à Vancouver et Seattle. Lors de ces deux occasions, il était debout dans sa loge, en pleine prérogative Bucketienne, faisant gémir à bas volume sa super-grande guitare Flying V faite sur mesure. (Etant donné qu'il mesure plus de 2 mètres - seau compris - il pense que les guitares classiques ont l'air vraiment minuscules dans ses mains.) Ses doigts, tout comme ceux de ses ancêtres renommés tels que Robert Johnson et Jimi Hendrix, sont extraordinairement longs, et s'engourdissent au fur et à mesure qu'ils suivent les accords sur les cordes de la guitare. (Il déclare également avoir un gros orteil "vraiment énorme". Peu importe.)


Tandis qu'il jouait, il semblait méditer en pensant aux nombreuses poupées et objets rangés devant lui: Michael Myers, bien sûr; Leatherface de "Massacre A La Tronçonneuse"; une petite statuette en plastique du Colonel Sanders, le dernier personnage représentant le KFC et un poulet en caoutchouc tout droit sorti d'un vaudeville.


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